Solidement planté en bordure de mer, Solitaire rocher, je fleuris le rivage De mon muet profil, impassible visage Observant le décor du printemps à l’hiver.
Insensible aux poignards des effrayants éclairs Que lance sur mon sein un violent ciel d’orage, J’oppose à la fureur des éléments sauvages Ma stature immobile à l’expression de fer.
De mon sommet hardi, je pique les nuages Afin de les chasser loin de ce paysage, Avant qu’ils ne me noient sous leurs sanglots amers.
J’abrite les ébats des amants de passage, Dont je garde en mon cœur le parfum de la chair Pour conjurer l’ennui de l’horizon désert.