Près du baba au rhum, la salade chagrine Pleure sur la fadeur de l’assaisonnement Qui dévore son cœur condamné tristement À nourrir les fêtards imprégnés de bibine.
Au fond du saladier posé dans la cuisine, Elle observe les plats du déjeuner gourmand, En rêvant d’échapper à l’affreux châtiment De mourir délaissée dans les assiettes fines.
Quand le poulet, parti depuis un long moment, Vient mettre sous son nez ses frêles ossements, La laitue, effrayée, vite se ratatine.
Sur la table jonchée d’un bel assortiment De fromages goûteux, où le munster domine, La belle disparaît en bouchées assassines.