Je garde en ma mémoire un cahier à spirale, Dont les pages déploient des dessins aux couleurs De ma première enfance au pays du bonheur Célébré par le chant de radieuses cigales.
J’oppose à la froideur de l’âpre capitale Les échos veloutés de rires enchanteurs Dans mon village orné de myriades de fleurs, Au parfum enivrant de gaieté estivale.
J’enterre les démons, dont les poignards rageurs Lacèrent mon sommeil en éclats de frayeur, Dans le jardin secret de mes cartes postales.
J’éteins le désespoir qui me vrille le cœur Dans le tiède océan de la nuit, d’où s’exhale Une musique ancienne aux notes pastorales.