Je ne viens pas ce soir déverser sur ta tombe Le flot de bile amère, au goût de désespoir, Issu de mes soirées sur le fil du rasoir Dans le désert hostile où, sans toi, je succombe.
Dépourvue de tes mains, mes ailes de colombe, Je me laisse envahir par mes papillons noirs Dont l’effrayant ballet au parfum d’encensoir Forme un rideau obscur dont la froideur t’incombe.
J’offre mon cœur brisé à l’affreux désarroi Que m’inspire aujourd’hui mon horizon étroit, Tandis que je frémis dans le vieux cimetière.
Je colle mon visage au bord de ton caveau Afin d’apercevoir ta précieuse poussière Dont l’horrible pensée me ronge le cerveau.