Au centre de la nuit, le tic tac monotone De la vielle pendule envahit mon esprit, Si bien que ma gaieté s’effiloche en débris De spectres calcinés dont les sanglots résonnent.
Insensible à ma peur, le maudit téléphone, Sobrement enfermé dans son froid coffre gris, Arbore obstinément son ténébreux mépris Dont le voile muet, lentement, m’emprisonne.
Afin de me plonger dans un ennui létal, Le cruel appareil creuse un gouffre infernal D’atroce solitude, où se noie la parole.
Entraînée par le poids de mon amer chagrin, Condamnée à l’oubli, mon âme dégringole Dans le néant glacé au silence d’airain.