Embarquée en solo dans le train de l’enfer, J’écoute la chanson du temps qui se dévide, Le front collé au bord de la vitre limpide Où danse un paysage en costume d’hiver.
Sous un ciel déchiré d’effroyables éclairs, Je me laisse emporter sur le rail intrépide, Vers le gouffre abyssal du néant, où résident Les âmes délivrées de leurs espoirs pervers.
À l’orée de la nuit, le canevas candide De mes joies se déchire en lambeaux insipides Que le vent éparpille au bout de l’univers.
Au terme du voyage, un miroir me décide À effacer les plis de mon sourire amer Dans le fleuve ondulant sous le chemin de fer.