Afin de s’éloigner des sordides querelles Que déclenchent les dieux pour tromper leur ennui, Vénus, sans dire un mot, s’envole cette nuit Vers la Terre insensible aux haines éternelles.
La déesse, étonnée par la laideur cruelle Des silencieux mortels, les plonge dans un puits De subtile tendresse, où macèrent des fruits Dont le parfum leur donne une grâce nouvelle.
Vexés par leur beauté, les puissances des cieux Exhortent les humains au visage radieux À enfermer leur reine au fond d’une cellule.
Les hommes révoltés prennent soudain les armes Pour défendre leur fée, sous les yeux incrédules Des maîtres du destin, envoûtés par leur charme.