Quand ma plume acérée déverse sur ma page Le maussade océan de mes vaines douleurs, Assemblées en sonnets dont l’extrême noirceur Invite le lecteur à brûler mon ouvrage ;
Quand les mots de l’espoir, vaincus, se découragent, Prisonniers du chagrin qui transforme mon cœur En tombeau silencieux que mes quatrains vengeurs Inondent sans répit de lugubres images ;
Quand mes phrases glacées exaltent la terreur De mon esprit amer dont la sinistre humeur Chasse de mon foyer les amis de passage ;
J’offre les vers formés à l’encre de mes peurs Au néant pour payer le prix de mon voyage Jusqu’au terme béni de ma vie de naufrages.