Pour échapper aux rets de l’ennui ordinaire, Le vieillard rabougri se réfugie au creux Des tendres souvenirs de son passé heureux, Enflammé par l’espoir des années d’après-guerre.
Tandis que ses enfants essaient de le soustraire À la monotonie de son logis ombreux, Il s’envole en solo dans les replis fiévreux De ses rêves secrets de gamin solitaire.
Au lieu de supporter les laïus doucereux De sa femme bardée de regrets ténébreux, Il orne son hiver de rires salutaires.
Afin d’ensevelir les fantômes affreux Qui martèlent son cœur de litanies amères, Il construit un jardin de joies imaginaires.