Sur les chemins ombreux du jardin de la ville, Le vieil homme, plongé dans ses regrets amers, Se promène en silence, insensible au concert Des pinsons gazouillant leur chanson volubile.
Sourd aux pleurs des gamins dont les parents hostiles Lui lancent en passant des regards de travers Gorgés d’un lourd mépris qui pétrifie sa chair, Il drape son chagrin dans un masque d’argile.
Quand le soleil s’enfuit vers d’autres horizons, Les derniers promeneurs regagnent leur maison, Loin du corps vermoulu du rôdeur solitaire.
Dans le berceau touffu du feuillage assombri, Le vieillard abolit sa tristesse polaire En jetant dans l’oubli ses souvenirs flétris.