J’inonde de whisky le chagrin solitaire Qui envahit mon âme à l’approche du soir, Pour que germe bientôt un insolent espoir Dans le lit verglacé de mes pensées amères.
Je noie mes souvenirs aux griffes délétères Dans un tonneau de vin aux accents du terroir, Empressé à laver l’essaim de doutes noirs, Qui forme à l’horizon un nuage polaire.
Je dilue la tristesse au parfum d’encensoir, Qui déchire mes nuits de son sanglant rasoir, Dans le baiser grenat d’un porto salutaire.
J’éteins mes cauchemars, dont les coups de boutoir Creusent vers l’avenir un chemin de misère, Dans le fringant cocktail illuminant mon verre.