Corps improbable Assis, pensif, sur quelque veinule du temps, Penché sur l’onde bifurquée, L’onde bifide qu’or divise. Corps improbable En lent recul Un seul et grand affaissement, Un affaissement du respir, Des poches Qui se vident d’air Comme un retrait De la marée. Un paquet de chair obscurcie à la gravitation perdue Dans l’ombre sentinelle qui Gît le long de rêches pensées. Un morceau de terre durcie Effritée entre les courants Qui remontent le dos des mers Et les vertèbres des Pangées. Corps improbable Cet arrêt, Ce râle d’écorce écorchée Qui suinte parmi les grumeaux, Filtre à travers Les pores secs. Avidité. Rugosité. Nodosités. Vent mu d’errance. On plonge à l’intérieur des nœuds. Sous la peau qui vous bat On circule. Mieux que le sang. Sous cette écorce aux blancs réseaux. Les scarifications se Le corps improbable est à vif. Et n’est plus qu’un cri guttu Vitrail, l’iguane voit ce qui lui tient Lieu de peau : croûte ruinée Pleine de ravines, laisser échapper des panaches blancs Des solfatares de vapeur Et de cendre qui rôdent, corrodent. Corps improbable corps-velours Corps du monde cercueil ouvert Livrant passage à des statues, Des carcasses changées en sel, Des charognes changées en gel Au gré du glissement de sens. Corps purulent pulvérulent Tu redresses alors Ton poitrail Ton bouclier De papillon Pour une dernière embardée.
Il fait bon. Les forêts S’évasent. L’ombre sentinelle a pris chair. C’était au temps de la nausée. L’oracle ovale s’est levé et Les mots soudés n’ont fait qu’un bloc. Un seul et unique buisson. Un maillage serré, touffu. Leur envers n’était plus Visible.