Le passé : figé, enfermé Dans les greniers de la mémoire ; Le présent Dont nous épions La texture, la profondeur, Le présent : dont nous épions L’élan Et la mobilité, Le présent, Que nous connaissons, Que nous savons Béant, Ouvert, Toujours immensément tendu Vers l’imminence du futur. Le présent qui, quelquefois, prend L’allure d’un mirage étroit Au point que plus on ne devrait L’appeler « présent » mais « absent ». L’insaisissable présent qui, Quelquefois, ne semble jamais Se trouver Là où on l’attend Et qu’on voudrait tant Démasquer ! Le présent sans charpente qui Ne se consolide jamais, Le futur, toujours avide De s’en venir à sa rencontre !