Les couleurs aboient Et, sous leur rude poussée Les bras se lèvent, Le violet se distend; C'est comme une prière adressée à la nuit, Au sommet d'un soleil qui perd forme et couleur. Et la poussée s'incurve en le cri assommant Des teintes et des formes démantibulées. Les silhouettes accolées par l'huile d'une glu Se précipitent d'un seul jet vers le trou noir. Tout n'est plus qu'un magma De contours distordus Qui se résume à un immense hourrah d'amour Et de colère, un seul mouvement qui unit Les formes écrasées, le désordre des tons; Il pleut Mais pleut-il à l'endroit Ou à l'envers ?