Le vent, le soleil, l’eau, l’espace Et, brusquement, l’hypnose est là ; La transe arrête La pensée, Seule La sensation Déferle. Etreint par le soleil massif Et caressé par le vent clair, Paume collée au ciment chaud, Granuleux du bord du bassin On a tout à coup l’impression Que les petits jets d’eau rieurs Qui palpitent autant que des cœurs Sont lovés au creux de l’oreille.
On reste là, l’œil entrouvert Et plus rien ne compte hormis La vigueur de la perception, Son intensité Qui vous cloue, Qui fait de nous Son prisonnier.
Les éléments à l’état brut Parlent leur langage premier, Puissant, et dans votre œil mi-clos, Reptilien, s’installent, hors du temps Les longs nuages aux ventres plats Sagement empilés dans le Bleu infini du firmament Comme des marches à gravir.