La lune est un énorme sein Bien rond, bien lourd, bien écrasant Que les arbres en tendant leurs Branches avides, veulent Saisir Pour le caresser, le tenir Dans leurs paumes émues, décharnées.
La lune est un énorme sein Dodu, qui semble se gonfler, Qui voudrait bien Emplir le ciel, Cacher les étoiles Si froides !
La lune, avec sa couleur miel Pleine, ronde comme la Vie Veut s’enfler, pour donner l’espoir, Pour réchauffer Les arbres nus Qui tremblent dans la nuit d’hiver Et qui l’accueillent avec ferveur Tels amants, enfants ou mourants Se tournent, d’instinct, tous vers la Douceur femelle, lumineuse.