Loin A l’infini de tous regards Une immense forêt noire dense Généreuse fleur sauvage
Loin des tumultes sournois du pouvoir Loin des sarcasmes Loin du hasard des vérités faciles et graves Loin des termites falotes
D’un germe nouveau se fonde le dernier drame Du monde frileux qui se boit de courage Un si divin nectar
Monde bizarre qui s’enfle de raison Qui ne connaît de beau que la grâce de ses phoques Et la spongieuse élégance de ses édiles de choc
Monde saumâtre mâtiné de douteux avantages Monde blafard et coulants de suants privilèges Auguste cafard ton vil esclave ton bouffon Te condamne
D’humides forêts noires de silence De bois pourris d’errance
Ferments outrages Evacue ma mémoire et romps-moi mes amarres Loin des tumultes vagues loin des hasards De fleurs que fanent tes seuls regards Des larmes de regrets jaunis de désespoir
D’une géante forêt noire ou la lumière ne vient Jamais Des marécages de l’oubli du fond des âges De la vase des têtards ou le hasard se moire
Du fond du monde Dieu de hasard En douce dégonde éructe et gronde
Dieu du hasard au monde pleutre Grouillant comme vermine Qui farfouille et magouille sans limite Assure l’avenir le plus sombre La tendre promesse des richesses de la tombe
Dieu du hasard à l’immonde Préserve l’extase généreuse et profonde Que tu réserves au monde sauvage Au monde qui monte du fond des âges Au monde de la rage du vrai courage Au monde du sage
La vérité de mes songes de bois sauvages Et de forêts profondes