Ils nous regarderont Les yeux vides et lavés Comme des étoiles de mer Que les marées déplacent
Mais ne nous verront pas Ô toi ma douce, ô ma chimère
Des doctes ingénieux, aux benoîts philistins Tous te feront prestement examen En te parant de leur grand soliloque T’inventant leur histoire, aussi digne que de toc
Quand leurs pas de fantoches résonneront en chœur Lançant encore une fois leur boucherie du malheur Cynique honneur que pavaner en tueur En glorifiant la boue et les humeurs Tu les regarderas, ton œil vif et moqueur
Ô toi, ô ma candide, ma docile hérésie, Tu souriras en les voyant partir Tristes pantins, aux si sûrs jugements Et si piteux qu’en pendent leurs hideuses ficelles
Au hasard de son pas égaré Un jour, peut-être Un curieux, un malade attiré Un esthète Viendra goûter du cœur, ton mystère parfumé
Un jour, au hasard de son pas attardé Un enfant, un gêneur peut-être Te souriras en te voyant rêver Et tu sauras, ô ma beauté, toi mon ivresse Que je t’ai retrouvée, A l’autre bout du temps.