Il gisait là A flanc de falaise Balayé par le vent Et les embruns du large
Son aile des rafales Abritait son poitrail Pour effacer le mal Qui lui rongeait la vie
L’oiseau avait sourit Comme pour vaincre à la fois La hauteur des ébats Et la douleur qui noie Pauvre oiseau duveté Ta mer t’a trahie Et le feu t’a mangé
Quand tu serais vieux Tu aurais oublié Mais le vent t’a jeté Comme un dernier sacrifice Sur cette voie de garage Ou t’attirent les mirages
Alouette d’airain aux yeux flamboyants Tu courais sur la lande déserte Et le vent t’a trahi Oubliées les promesses Oublié le ciel serein Moques-toi de leurs pleurs Et marche sur leur cœur
Ma mouette sauvage Quand tu t’envolais au grand large Et déroulais tes grandes ailes d’albâtre Pour faire un manteau Au soleil du couchant
La ronce courait dans le champs Dominant la jetée On entendait le chant Des grands guerriers Et la voix lancinée Des dernières vagues venant Se briser sur le roc noir Et la plage de galets
C’était longtemps Avant la fin du jour
Un jour j’irai te voir Pour voir si les oiseaux Qui chantent Sont bien tous ceux qu’on croit Un jour j’irais là-bas Très loin au fond des bois.