A toi, mon amie, qui demain vas larguer les amarres Entamer le tour de toi sans escales Chercher ton île, un havre, une gare Dans l’espoir enfin, d’y déposer tes malles.
Et moi, ton ami, je ne veux qu’accepter De te voir entamer déjà cette dure traversée D’un océan furieux, démonté de tes choix Que tu affrontes seule, sur cette petite coquille de noix
Je ne veux que te laisser voguer Toutes voiles dehors, le cœur pur et gonflé Vers cet inconnu, ce rivage tant rêvé, Ou vers ce naufrage, cette catastrophe annoncée
Je ne veux que rester à quai, fort et serein Te regarder t’éloigner, te regarder te trouver Te saluer joyeusement d’une main, Et de l’autre préparer la bouée
Si tu ne reviens, si tu disparais à jamais Tu auras gagné le bonheur auquel tu aspirais Si tu ne reviens, si tu disparais J’en serai Heureux, ton choix aura été parfait.
Tu me manques déjà, je serais fou de le nier Il y a certains prix qui sont lourds à payer Mais dans nos cœurs , une petite voix Murmurera toujours « je suis près de toi »
Et si le mien va chalouper Si des larmes à torrent vont bientôt l’inonder Jamais pourtant, il ne va se noyer Je sais que toi aussi , de ton côté Pour moi, déjà, tu serres une bouée