Quand arrive la nuit à l’heure des corbeaux, Le ciel d’été s’embrase en multiples flambeaux Allumés par Le Caravage. Une dentelle étend sur l’azur en lambeaux Ses points croisés d’un noir veuvage.
Sur les flots de l’étang où se répand le deuil, Les culex suspendus se regroupent au seuil De la toison d’un saule sombre. Sur le miroir dormant, le reflet d’un écueil Tache le gris de la pénombre.
Un calme de velours amoindrit chaque bruit En ne laissant filtrer qu’un chant qui se construit De cris aigus et d’une brise. La pipistrelle en vol tournoie autour d’un fruit Perdu sur fond de masse grise.
Le rouge disparaît sous un voile bleuté, Les lumignons d’argent crèvent l’obscurité Du crêpe mat de la voussure. Orion vient chasser dans l’immobilité, Ses chiens parés à la morsure.
On ne distingue plus la maison du manoir, Le roseau du glaïeul, partout s’étend le noir Du saut-de-lit vêtant la brune. Monte alors dans l’éther servant de promenoir Le teint blafard du rond de lune.