Les roses de mes bois un jour se sont perdues, Elles qui de leur vie n'avaient jamais bougé Ont quitté leur tilleul et s'en sont toutes allées Et pendant ce temps là d'autres fleurs sont venues.
Le froid a déposé de toutes petites perles Sur les tiges glacées où les fleurs poussaient Juste ici sur la branche, là ou chantait le merle Mes belles roses blanches se sont envolées.
Je n'entends plus souffler maintenant que le vent Qui fait grincer les portes et se pencher les tiges Qui apporte le froid et sème le tourment Et qui laisse en mon cœur un sanglot de vertiges
Je vois mes pauvres plantes, la haut sur la colline Secouées violemment par ce vent terrifiant Et même l'épouvantail, dans le champ, qui s'incline Et dont il ne restera plus rien au printemps.
La nuit est arrivée, mes paupières se sont closes Le vent s'est arrêté, mes peurs ont disparu Le ciel devenu bleu, quelques nuages roses Et devant le tilleul, mes roses sont revenues.