La nuit est tombée, d'un coup Et on n'en voit pas le bout... La tour EDF fait de l'oeil à Coeur Défense, Cette dernière a perdu son "N" lumineux. Ou du moins, peut-être qu'elle pense Qu'elle aussi sait cligner des yeux.
Au quarante deuxième étage, Un patron très bedonnant Se prend pour un président, Et en fait tout un fromage.
Les lumières s'allument et chantent Comme des feux-follets de la nuit. Et là, s'agitent les fourmis Aux photocopieuses démentes.
Des salles de réunions qui se vident peu à peu Et leurs néons aux lumières blafardes Et les secrétaires qui jacassent, bavardes, Et puis qui s'en vont, en riant, deux par deux.
J'ai la tête un peu perdue dans les nuages Un peu dans le ciel, un peu dans le béton, Enfermé dehors, entre quatre murs sages Ou enfermé dedans dans un bureau tout rond.
Il me reste à partir, à quitter enfin Cet univers triste, gris, sans lendemain, Ou le temps qui passe, ne sert Qu'à récupérer quelques billets verts.
Demain, le ciel sera bleu, Peut-être, ou peut-être encore mieux...