La terre vierge oeuvre encore à sa propre naissance. Vierge de tout mouvement, vierge de toute existence. Pas le moindre serpent, la plus minime essence! Rien ne vient troubler sa prime petite enfance. La douce sérénité des premiers jours d’un monde Qui à peine balbutie, s’éveille à l ‘existence. Nul besoin d’érines pour cette belle naissance. Le Monde en quelques années fait son adolescence. Il découvre ses sens, éparpille sa semence. Il féconde la terre qui enfante la nature, Fait naître les animaux, les hommes et la verdure. Il apparaît alors dans un pré d’herbes folles, Des zones où les épis sont écrasés au sol ! Ces traits qui se dessinent dans les plaines et coteaux, Sont les premiers passages des hommes et animaux. Ce ne sont que des traces. Une piste pas encore, Ni sente ni sentier, qui perturbent le décor. L’aurore avance vite et le temps n’est pas loin Pour ces traces d’être un jour, les prémices aux chemins.
