Dans les premiers matins de ses amours naissantes, Elle a offert ses lèvres à d’autres lèvres avides, Qui rêvaient du bonheur de faire sa connaissance. Son cœur a répondu en battement rapides.
Emue, elle a rougi comme un coquelicot.
Les mains de son amant ont quitté ses joues d’ange Elles épousent, tremblantes, son beau corps qui tressaille Sa peau blanche frémit d’aise et de douceur étrange C’est un feu violent qui tout à coup l’assaille.
Emue, elle rougit comme un coquelicot.
Puis son corps s’abandonne au corps qui la désire Elle hurle sa douleur, elle clame son plaisir Elle offre à l’homme aimé la rose qu’il veut saisir. Dans l’amour qui l’enserre, elle voudrait s’endormir.
Emue, elle rougit comme un coquelicot.
A quelques soixante ans elle se souvient encore De cet adolescent si beau dans ses quinze ans Devenu son mari mais surtout son amant Qui lui fit découvrir les secrets de son corps.