Du sable et de la pierre jusqu’à perte de vue Des espaces sans eau et des os qui blanchissent Du soleil à foison qui brûle la peau nue Oasis taries, mirages qui se nourrissent De soif inassouvie, de désirs éperdus.
Forteresse de sécheresse, et de dunes nomades. D’ocres solitaires, de lumières mouvantes. De vents tourbillonnants et de roses des sables. De sinistres hurlements qui toujours épouvantent. D’hommes usés, qui piétinent, vers une mort pitoyable.
Désert beau comme la Mort qui s’installe et se vautre Sur les pierres du chemin, près de l ’onde imbuvable. Elle patiente, la Rusée, attend les uns les autres Elle à le temps pour Elle, l ’éternité du diable . C’est là qu’Elle fait ses foins, dans ce désert de sable.
Mais la nuit étoilée, lui vole parfois ses proies La rosée du matin apporte un peu de vie Alors la mort s’en va. Elle clame son désarroi Dans le vent qui se lève, dans le noir qui s’enfuit Elle porte sur ses épaules son grand manteau d’effroi.
Puis le désert s’embourbe dans sa chaleur nacrée ! Il maquille de couleurs le ciel et la nature Il donne au dérisoire une éphémère beauté! Il veut nous faire accroire qu’il sème la verdure, Et que l’eau coule encore dans le oued asséché
Il ment, triche et nous tue Cherchant à enrichir son sable triste et nu Il ment, triche, veut son du Pour abreuver sa terre de notre sang perdu.