Dans le jardin qui s’endort Un vieux banc vide s’ennuie.
Pourtant plein de charme, Il voisine avec un banc de cèdre. Et sur ce banc, assis, Des amoureux s’étreignent
Une chaise d’orchestre frémit d’aise et rosit A l’approche de déesses qui, délicatement, Posent sur son siège leurs délicates fesses.
L’orme que l’homme caresse A de sérieux penchants A devenir Divan,Canapé ou Sofa.
Il s’allonge, s’étend, s’étire, Et se donne des bras. Qui s’ouvrent et s’arrondissent Afin qu’en leur mitant, certaines s’y tapissent.
Le chêne et le roseau se lient contre le vent Alliant force et souplesse Bravant les Aquilons faisant front aux Zéphyrs. Ils protègent de leurs dos L’épeire dans sa toile tressée de fils de soie.
La lune se joue des saules centenaires Elle se mire dans l’eau enneigée de pétales De fleurs de l’acacia.
Le vieux kiosque à musique a cessé ses flons-flons. Les lamparos s’éteignent les phalènes s’en vont, Privés de la lumière qui attise leurs amours.
La nuit a revêtu le jardin de satin bleu, Il s’étire et s’étend, les vers luisants s’allument Il a mis ses veilleuses Dors jardin dors...