Qui êtes-vous femmes pour que tant je vous aime ? Quand celle qui m’a porté ne m’a jamais baisé ! Celle qui me tend ses joues mais jamais, non jamais ! Sur mon front, sur mon corps ses lèvres n’a posées.
Qui êtes-vous femmes pour que tant je vous aime ? Pour qu’en votre présence je ne veuille que vous plaire, Quand vos intelligences et vos manières de faire Ne sont qu’incitation à vous bien satisfaire.
Qui êtes-vous femmes pour que tant je vous aime ? Tant j’aime toucher vos mains, le cou et les cheveux. Guetter votre sourire, le reflet de vos yeux. Voir poindre un peu de chair dans vos tissus soyeux.
Qui êtes-vous femmes pour que tant je vous aime ? Quand je rêve de dormir blotti contre vos seins ! Quand je sens votre corps palpiter sous ma main ! Quand le ventre me fait mal tant le désir m’étreint !
Qui êtes-vous femmes pour que tant je vous aime ? Que vos cheveux soient d’or, d’ébène ou feuille morte. Que vos yeux aient la teinte du ciel ou d’aigue morte ! Que vous soyez sylphide, gironde ou même forte.
Qui êtes-vous femmes pour que tant je vous aime ? Pour que tant je désire vous serrer dans mes bras. Gourgandine, radeuse ou fille de bourgeois, Vêtue ou sans atours, joyeuse ou rabat-joie.
Qui êtes-vous femmes pour que tant je vous aime ? Mais j’ai le sentiment que je vous aime en vain ! Je vous trouve lointaines ! Vous m’aimez de trop loin ! J’aimerai tant goûter la douceur de vos mains.
Qui êtes-vous femmes pour que tant je vous aime ? Mon âme est firmament vous en êtes chaque étoile ; Quand je ferme les yeux je vous vois nues sans voile ! Alors dans la grand-nuit je hisse la grand-voile, Et je pars en voyage…