La nuit n’a pas fini d’ôté son lourd manteau Et l’aurore timide se frotte encore les yeux Le frais matin d’automne traîne comme un fardeau Les nuages grisâtres qui ornent encore les cieux
Puis la lumière s’installe, prend ses aises et s’étend Elle éclaire, diaphane, les ombres qui s’enfuient Quand la brume s’étale du bosquet à l’étang En semant ça et là des perles qu’elle oublie.
Les sons semblent sortir de nulle part, du néant Le sursaut d’une carpe, ou du cygne l’essor Ne sont que des bruits sourds, orphelins du mouvement Ce n’est que la musique qui meuble le décor
Notre regard s’arrête sur un rideau de soie De mille gouttelettes aux couleurs d’arc en ciel. On ne distingue plus le pré l’eau et le bois Un voile s’est noué de la terre au soleil.
Le jour à besoin d’être il déchire la tenture Il rend la liberté de l’espace au soleil La brume se replie comme une couverture Et la terre mouillée sort de son sommeil.