Les tout petits lapins s’amusent dans l ’herbe verte La lune les éclaire de sa lumière d’argent De leurs douillets terriers la porte s’est entre ouverte Leur offrant doucement le premier firmament.
Ils sautillent et gambadent agitant leurs oreilles Se tapissent derrière une belle taupinière Croquent un pissenlit, mâchouillent un brin d’oseille Exhibent le toupet blanc qui orne leur derrière.
Ils ne craignent ni les chiens ni leurs maîtres chasseurs Le talus du jardin et le bosquet bien clos Sont des terrains de jeu disponibles à toutes heures Qu’ils partagent souvent avec beaucoup d’oiseaux !
Debout sur leur derrière, ils toisent les couche tard, Les promeneurs du soir et les piétons qui causent. Ils fixent ces fantômes de leur œil tout noir Arrêtant pour un temps le rythme de leur nez rose
Ils n’ont peur, ces lutins, ni des uns ni des autres. Courant de-ci, de-là, marquant leur territoire De trous dans la terre fraîche et de toutes petites crottes, Témoins de leurs agapes matin, minuit et soir.
Les tout petits lapins s’amusent dans l’herbe verte L’aurore a dévoilé un peu de son bras nu Ils rejoignent en courant leur demeure secrète Et s’endorment en rêvant à leur prochain chahut.