C’est du soleil couchant que nous vient la menace C’est le vent tout d’abord qui fait voir ses couleurs Dans la ramure des saules d’émeraude tenace Dans les feuilles glacées aux étranges lueurs.
Le ciel bleu fait son deuil, il noircit son visage Les oiseaux se sont tus, une buse plane encore Une pie malmenée blanchit le paysage Quand le noir de son dos se fond dans le décor.
Puis le silence s’étend, le vent s’est fatigué Les nuages à leur tour étalent leurs mantilles Les voiles noirs assombrissent le verdâtre des prés Quelques feuilles oubliées, se détachent, tombent en vrille
Ignorant l’existence des hommes qui la déchire. La nature énervée déclenche sa fureur. Elle fulmine, râle et gronde, refait le vent gémir. Elle éclaire, crie, inonde, Elle subjugue nos peurs.
Sa colère est immense, Elle hurle sa démesure. La pluie est violente, la grêle déchire la vie. Le vent s’enroue d’ivresse, ébroue sa chevelure. Les torrents s’écartèlent pour protéger leur lit.
Elle se calme tout à coup honteuse de ses éclats. Elle tente un peu de bleu dans les noires nuées. Demande l ’aide d’Hêlios, pour assécher ses pas, Puis dessine l ’arc en ciel pour se faire pardonner