Regardez moi voler ! Je fais comme bon me semble. Il me faudrait descendre alors que je remonte. Vers la droite, vers la gauche, je vais où bon me semble. Tout à ma fantaisie et sans aucune honte. Je peux faire des spirales, imiter la feuille morte. Je peux, comme une danseuse, valser à perdre haleine. Et faire un pas de deux ou figures de toutes sortes. Je m’arrête où je veux dans ma chute incertaine. J’évite un vieux sapin, je me frotte à un chêne. Je peux même me poser sur les lèvres d’un enfant Qui dans ses jeux d’hiver, yeux tendus vers le ciel, Tente de me saisir, la langue entre les dents Où il me laissera fondre comme à fondu le miel. Alors au bout de mon voyage et lassé de mes jeux, Je rejoindrai au sol le beau manteau neigeux, Tricoté point par point par mes frères si nombreux. Des papillons de neige qui font l’enfant heureux.