L'heure injuste s'étend maussade Pleurant son unique condition L'homme, vêtu de nuit (ange à ses pieds) Attend le geste, la phrase sûre Une parole de poussières De siècles construite Patiemment (énigme imposée) à coups de certitudes Aveuglément (la paupière béée) Sans raison (certaine) Ni fortune (saine)
L'heure injuste Au sein de glace Et ventre de misère Toute pleine (tendue) de sa folie Ecarte les cuisses pour Prendre le vent des chemins Fendre le tiède des choses sues, et Sentir le signe des mots à venir Ouvre ses lèvres au souffle Du lendemain qui gronde L'appâte à sa demande humide à la charnière brute Entre silence et cri d'or
L'heure injuste Se lie la gorge En sa chaste assurance Se tisse (rebelle et coupable) Vers la séduction nécessaire Puisant alentour la fin qui se trame La fin, enfin, qui préfigure Le juste moment attendu