Je vous vois tous les deux allongés sur un lit, Vos deux corps emmêlés se caressent sans gène. Il avait le regard des hommes d'Italie, Tu n'as pu résister à l'envie qu'il te prenne.
J'imagine très bien que tu vas lui offrir Ce qu'en un autre temps, tu ne donnais qu'à moi. Je lui en veux surtout de t'avoir, sans souffrir, Sans attendre les jours qui me furent des mois.
J'ai si mal de penser qu'il trempe de sueur Ce ventre que j'aimais réchauffer de mes lèvres, Que ses yeux sur tes seins brillent d'une lueur Animale et sauvage, et d'indécentes fièvres.
Je suis sûr qu'il te veut mais qu'il ne t'aime pas, Qu'il n'a pas le respect que ton âme mérite. Il ne sait même pas qui tu es, où tu vas ; Son amoureux discours n'est qu'un leurre hypocrite.
Je ne peux m'empêcher d'imaginer l'intrus Pénétrer dans ton corps en cherchant du bien-être, Grogner à tes oreilles des mots brûlants et crus Et souiller le berceau d'un enfant qui peut naître.
Cette image est en moi, m'écorche et me fait mal. Comme un gamin je pleure et mes larmes sont sèches De sentir enfoncer par le bel animal, Des griffes dans tes reins et dans mon cœur des flèches.