Les doux yeux d'une femme ont allumé le feu Qui réchauffe mon cœur et qui le font revivre ; Mais en offrant ces vers, je crains que mon aveu Ne trompe l'amitié qui aurait pu s'ensuivre.
Depuis longtemps déjà, mon cœur a l'habitude, De mettre de coté des gerbes de tendresse Cueillies au gré des champs de morne solitude Où divague mon âme en ses temps de détresse.
Si elle ouvre ses bras, j'y viendrai déposer Ce trop plein de passion qui n'appartient qu'à celle Qui saura recevoir celui qui vient d'oser Donner à son regard le feu d'une étincelle.
Ce n'est pas de l'Amour dont je parle aujourd'hui, Mais c'est du sentiment qui permet le transfert Du trésor que chacun possède au fond de lui Et qui n'a de valeur que quand il est offert.
Devant elle, debout, je continue de fondre Au soleil du regard d'une femme et j'attends Le petit geste seul qui pourra me répondre : Qu'elle ferme les yeux, juste pour un instant !