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Patrick VIOLETTE

Belphégor(Paresse)

Ainsi que les assis, les squelettes harassés de la providence,
Les croulants fétides de l’ordre des anciennes lignées barbares
Jettent les armes et refusent le combat sans aucune irrévérence
Je vous estime tant, peuplade de profanes et d’ignares

Pareil aux soldats mutilés par l’ardeur d’une guerre intestine,
Les brebis de l’ordre nouveau sont la proie de ma lésine
S’infectant de la cupidité d’autrui au profit de leur déclin
Sachant leurs trésors accessibles devant l’imposture des humains

Lâches et souffreteux, de l’ordre des chemineaux pestilentiels,
Faibles et maladifs dont je ne souhaite guère l’épilogue prématuré
Votre apathie est nécessaire à ce monde même est-elle essentiel
Car les dominants se prélassent dans l’abrutissement des torturés

C’est pourquoi je porte une considération à votre indolence
Car les loups se délectent des agneaux sans résistance

Dans l’ironie de mes propos s’ingère la composition intoxiquée
Qui peut noyer la rivière cognitive d’un être abîmé par l’ignorance
Je sais toutefois que l’essence de mon discours plaît par son ambiguïté
À ceux qui ont su se défaire de l’aliénation par l’éveil de leur conscience

L’émanation divine qui s’infiltre dans votre sang
Est le feu essentiel de la prétention diabolique
Pour vous affranchir dans la tyrannie autant
Que progressent vos instincts innés et hérétiques

Pusillanimes et disgraciés, je vous vois encore vous vautrer
Dans la tranquillité de votre impuissance fragmentaire
Tout comme des vermines vous absorbez les forces vitales alliés
Et laisser le monde tourner dans les mains d’esprits totalitaires

Il est vrai qu’il est plus facile de se prélasser dans l’insuffisance
Que de se tenir droit, le front haut sur les sommets de la dominance

Vous êtes le parquet sur lequel ils essuient leurs pieds
Ils sont la torture que vous portez chaque journée
Comme une croix qui ne serait pas la vôtre mais la mienne
Car j’ai crucifié le bien pour que le mal jamais ne s’aliène

Je suis Belphégor et je pourrais vous livrer l’érudition de l’esprit
Mais vous êtes là, rampant et fétides ainsi que des lémures
Je sais que vous n’avez encore rien vu, rien entendu, rien compris
Quand je vous estimais, peut-être ne vous estimais-je que par injure?