Ainsi que les assis, les squelettes harassés de la providence, Les croulants fétides de l’ordre des anciennes lignées barbares Jettent les armes et refusent le combat sans aucune irrévérence Je vous estime tant, peuplade de profanes et d’ignares
Pareil aux soldats mutilés par l’ardeur d’une guerre intestine, Les brebis de l’ordre nouveau sont la proie de ma lésine S’infectant de la cupidité d’autrui au profit de leur déclin Sachant leurs trésors accessibles devant l’imposture des humains
Lâches et souffreteux, de l’ordre des chemineaux pestilentiels, Faibles et maladifs dont je ne souhaite guère l’épilogue prématuré Votre apathie est nécessaire à ce monde même est-elle essentiel Car les dominants se prélassent dans l’abrutissement des torturés
C’est pourquoi je porte une considération à votre indolence Car les loups se délectent des agneaux sans résistance
Dans l’ironie de mes propos s’ingère la composition intoxiquée Qui peut noyer la rivière cognitive d’un être abîmé par l’ignorance Je sais toutefois que l’essence de mon discours plaît par son ambiguïté À ceux qui ont su se défaire de l’aliénation par l’éveil de leur conscience
L’émanation divine qui s’infiltre dans votre sang Est le feu essentiel de la prétention diabolique Pour vous affranchir dans la tyrannie autant Que progressent vos instincts innés et hérétiques
Pusillanimes et disgraciés, je vous vois encore vous vautrer Dans la tranquillité de votre impuissance fragmentaire Tout comme des vermines vous absorbez les forces vitales alliés Et laisser le monde tourner dans les mains d’esprits totalitaires
Il est vrai qu’il est plus facile de se prélasser dans l’insuffisance Que de se tenir droit, le front haut sur les sommets de la dominance
Vous êtes le parquet sur lequel ils essuient leurs pieds Ils sont la torture que vous portez chaque journée Comme une croix qui ne serait pas la vôtre mais la mienne Car j’ai crucifié le bien pour que le mal jamais ne s’aliène
Je suis Belphégor et je pourrais vous livrer l’érudition de l’esprit Mais vous êtes là, rampant et fétides ainsi que des lémures Je sais que vous n’avez encore rien vu, rien entendu, rien compris Quand je vous estimais, peut-être ne vous estimais-je que par injure?