Liés aux doigts de leurs majestés drapées d’écorce, Aux souffles des vents s’abandonnent puis chancellent, Ces feuilles revêtant leurs rougeâtres dentelles Douces agonisantes dénuées de force
Et quand la brise se fait un peu plus gourmande Et qu’elle emporte le sable aux branches fragiles Ces feuilles que l’automne délivre défilent, Au ventre d’Éole sont livrées en offrande
Dans une valse funèbre elles se consument Sous l’œil des ténèbres dont l’empyrée s’arbore En sols argileux, dans l’impur Eden des morts, Gisent leurs corps desséchés sous l’épaisse brume
Cristallisées en un linceul si pur et froid, L’hiver durant, ces feuilles que les glaces givrent, Attendent, patientes, que le printemps les livre En reconnaissance aux veines des arbres rois