Épris par autant de nuits cicatrisées dans ma mémoire, J'ai rompus la prédilection pour la fête et la foire Il faut seulement que j'apprenne à me reconnaître Et que je conserve le contrôle entier de mon être
Il est possible de vivre sans toujours abuser des plaisirs Car peut-être que mes excès risquent un jour de me saisir Quand je regarde plusieurs semblables autour de moi, Je vois qu'ils réussissent à composer avec leurs émois
Sérénité et sagesse s'installent lentement chaque jour Et mon courage reste sans borne, toujours sur mon parcours Toujours dans ma tête, toujours aux tréfonds de mon coeur, Il m'aide dans mes tempêtes à empoisonner ma peur
Agressif, intempestif, j'essaie de ramener mon esquif Là où les vagues sont courtes et les vents moins excessifs
Des vents excessifs, de sombres récifs Je veux épargner chaque moment agressif Des vents incisifs et les idées découvertes, Je regarde au large vers autant d' îles désertes
Il en existe une où je pourrai m'y établir sur de nouvelles bases Mais ce n'est pas qu'un exil, je veux vivre heureux et en phase J'ai donné assez de sang et de larmes, assez de colère et de chagrin Il est venu le temps pour moi de laisser cette île bordée de sable fin
Prendre mon coeur obnubilé par le sadique passé meurtrier, Victime d'une fureur abyssale que j'ai si longtemps criée, Et accueillir tous mes trésors exclusifs, tous mes joyaux Où je pourrai vivre ce qui se compare à des temps royaux
Je laisse s'épancher la quintessence de tout mon intime venin Pour laisser s'éjecter de moi celui que j'ai longtemps crains Un soleil inédit scintille et m'observe au-dessus de ma tête Un été radieux se proclame sur le sommet ultime de ma crête
Et cette fraîche lumière que j'avais oublié et que je n'attendais plus, A le visage d'un ange, peut-être l'ange que j'ai toujours voulu?
Mes mortifications assassines avortées dans l'oubli Propagent la félicité dans la fulgurance de mon esprit Même si à cet endroit divaguent des effluves inachevées, L'espoir fructifie sa puissance canalisée et démesurée
Sur cet archipel où je fonde maintenant ma citadelle, Je recherche chacun des ravissements qui s'y recèlent J'abattrai tous les arbres enracinés qui gêneront ma vue Et je creuserai autour des souches, en quête de l'inconnu
Quand le feu du ciel glissera doucement dans mes yeux, Je reconnaîtrai ma flamme comme un mirifique bijou précieux Comme un être de chair qui pourrait déjà compléter mon coeur Une douce moitié, un sincère amour, une âme-soeur
Et quand s'essoufflera doucement la dernière brise du soir, Ma lassitude mourra pour laisser mon rêve naître dans mon regard