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Patrick VIOLETTE

Des Vents Excessifs

Épris par autant de nuits cicatrisées dans ma mémoire,
J'ai rompus la prédilection pour la fête et la foire
Il faut seulement que j'apprenne à me reconnaître
Et que je conserve le contrôle entier de mon être

Il est possible de vivre sans toujours abuser des plaisirs
Car peut-être que mes excès risquent un jour de me saisir
Quand je regarde plusieurs semblables autour de moi,
Je vois qu'ils réussissent à composer avec leurs émois

Sérénité et sagesse s'installent lentement chaque jour
Et mon courage reste sans borne, toujours sur mon parcours
Toujours dans ma tête, toujours aux tréfonds de mon coeur,
Il m'aide dans mes tempêtes à empoisonner ma peur

Agressif, intempestif, j'essaie de ramener mon esquif
Là où les vagues sont courtes et les vents moins excessifs

Des vents excessifs, de sombres récifs
Je veux épargner chaque moment agressif
Des vents incisifs et les idées découvertes,
Je regarde au large vers autant d' îles désertes

Il en existe une où je pourrai m'y établir sur de nouvelles bases
Mais ce n'est pas qu'un exil, je veux vivre heureux et en phase
J'ai donné assez de sang et de larmes, assez de colère et de chagrin
Il est venu le temps pour moi de laisser cette île bordée de sable fin

Prendre mon coeur obnubilé par le sadique passé meurtrier,
Victime d'une fureur abyssale que j'ai si longtemps criée,
Et accueillir tous mes trésors exclusifs, tous mes joyaux
Où je pourrai vivre ce qui se compare à des temps royaux

Je laisse s'épancher la quintessence de tout mon intime venin
Pour laisser s'éjecter de moi celui que j'ai longtemps crains
Un soleil inédit scintille et m'observe au-dessus de ma tête
Un été radieux se proclame sur le sommet ultime de ma crête


Et cette fraîche lumière que j'avais oublié et que je n'attendais plus,
A le visage d'un ange, peut-être l'ange que j'ai toujours voulu?

Mes mortifications assassines avortées dans l'oubli
Propagent la félicité dans la fulgurance de mon esprit
Même si à cet endroit divaguent des effluves inachevées,
L'espoir fructifie sa puissance canalisée et démesurée

Sur cet archipel où je fonde maintenant ma citadelle,
Je recherche chacun des ravissements qui s'y recèlent
J'abattrai tous les arbres enracinés qui gêneront ma vue
Et je creuserai autour des souches, en quête de l'inconnu

Quand le feu du ciel glissera doucement dans mes yeux,
Je reconnaîtrai ma flamme comme un mirifique bijou précieux
Comme un être de chair qui pourrait déjà compléter mon coeur
Une douce moitié, un sincère amour, une âme-soeur

Et quand s'essoufflera doucement la dernière brise du soir,
Ma lassitude mourra pour laisser mon rêve naître dans mon regard