À vous qui croyez que lire peut nourrir votre foi J’étends sur cette page un lourd mais simple aveu Pour une fois, une seule et dernière fois J'ai le goût d'apposer un voile sur mes yeux Être imbibé d'amaurose face aux désastres Être enfin sensible à la lumière des astres
J'ai le goût d'oublier tout le mal, là, autour J'ai le goût de m'expatrier loin des vautours Enfin, j'aimerais laisser un peu de lumière Venir nuancer mon hiver nocturne et sourd Je voudrais laisser l'oubli dévorer mes hiers Pour que demain puisse enfin être un peu moins lourd
J'aimerais comme tous vivre dans un faux bonheur Mais c'est bien triste car telle n'est pas mon heure Condamné à souffrir pendant que le ciel meurt Ma vie sur terre est de son cancer sa tumeur Il fait si froid au-dedans de mon coeur en deuil Que nul ne parviendra à y jeter un oeil La vie s'est façonnée trépas quand je suis né Ma fatigue s'est renflée avec les années Je préfère communier avec mon passé Adieu, je retourne festoyer avec les trépassés