Loin des limbes célestes d'où je fus forclos Où mon ardent désir âpre du divin trône Convia ma chute vers l'océan aux noirs flots Se lamente le choeur des âmes sans aumône
Et ce souvenir comme autant de châtiments De son goût d'airain foudroie mes yeux séditieux Brûlant mon austère regard du fond des cieux Élaguant de mon noir soupir tout ses tourments
Rassemblant ceux réprouvés enclin au talion Dans une légion avilissante par million J'use de ma grandeur pour mener cette armée Vers le paradis du dieu qui nous a blâmé
Et encore avant d'incendier le crépuscule Où perlent les larmes d'un dessein sans scrupule J'orne le ciel voilé d'une myriade d'anges En lambeaux de sang pour funèbre robe étrange
Enfin, quand face à Dieu je me trouve assoiffé Soyez sûr que seul sa mort pourra m'assouvir C'est pourquoi nous l'avons sadiquement couronné Des épines humaines là pour me servir