Sans l'ombre de la nuit pour escorter mes pas Sans ton âme à mon chevet pleurant mon trépas Je m'effeuillais comme un chêne augurant l'hiver Le froid muet m'émouvant autant que ces vers
J'ai voulu sentir ton souffle chaud sur ma joue Bercé de cette voix dont si souvent tu joues Mais déjà mes yeux ne pleuraient que la noirceur Et que de ténèbres s'était vêtu mon coeur
Je t'ai attendue mais jamais tu n'es venue O impure déesse au corps ébène et nu Aux yeux de braises, aux cheveux parés de flammes Je te pleure du tombeau qui écroue mon âme
Je suis couvert d'un parfum de fleurs décrépites Et d'infâmes lémures depuis peu m'habitent C'est pourquoi je conjure ta venue, ma tendre Pour joindre l'Empyrée d'où je saurai t'attendre