Appétissante et ravissante même sous les ronces face aux redents, Je serpente la vie avilissante et j’enfonce les crocs de mes dents Je perce l’épendyme d’une bête cacochyme que je souille, que j’abîme Ma victime s’envenime quand je la supprime des dépouilles opimes
Le poison n’est pas bénin, il intoxique et provoque une lente agonie L’asphyxie et le venin sont atoxiques quand elle suffoque dans l’avanie Je disloque mes mâchoires pour que ma gueule et mon corps l’engouffrent J’estoque et y laisse choir celle que j’égueule même si elle souffre
J’engloutit entière ma victime, avec l’appétit qui active le chyme, Anéantie, j’altère et périme toute l’apathie quand je salive sur ma prime Le bouffre est indispensable; c’est le résultat de toute ma subsistance Dans le gouffre de vice et de sable, mon habitat, je goûte pas de résistance
J’suis de l’ordre des ophidiens et nul prédateur ne m’inquiète J’peux mordre d’autres reptiliens dominateurs même en temps de diète J’peux tordre d’autres amphibiens si elles ont le cœur de sortir des oubliettes D’un sous-ordre des draconiens, dévastateur, je ne laisse pas de miettes…