L'onde est noire, opaque et calme comme la mort Je pourrai y glisser sans crainte et sans relâche Nuits et jours, sur des mois si je ne suis point lâche Pour y laisser noyer tout mon lot de remords
Vents et torrents dorment pour quelques jours encore Mais j'entends l'écho d'un naufrage de naguère D'anciens spasmes de vivre et d'un esprit en guerre Émergeant du creux des océans sans décor
Cette guerre fût celle sur les flots de ton âme Nelligan, dont le récital promis aux anges Jamais ne fût achevé pour qu'on t'en acclame
Car on crut que tu sondais la part de démence Enfouie en chacune de ces nobles semences Qui poussent, bon gré, mal gré, à travers les siècles