Dictateurs de la vertu, instigateurs de la subversion Qui édifient des cités où les partisans sont légion Contre les inquisiteurs de l’esprit patriotique vous vous élevez Contre les praticiens de l’idolâtrie religieuse vous vous hérissez
Et souvent ils vous envient pour ce qu’ils ne sont pas Toujours pourtant, ils vous haïssent pour ce qu’ils vous envient Les mandataires de ma possession, les dignitaires sans aura Toujours encore, ils vous répugnent car ils n’ont pas de vie
Tous vous irez sonder la terre comme des larves affamées Dans les profondeurs énigmatiques où s’enlisent les morts Pour corroder la moelle universelle des esprits destitués Et connaître à votre tour l’extase sensorielle qui nous dévore
C’est pourquoi je porte une considération à vos appétences Qui instituent les bases du royaume de notre dominance
La concupiscence est l’inéluctable épilogue de l’humain Qui a décidé de rompre avec lui-même pour se créer un secteur Où il impose sa propre existence, défriche son propre chemin Sans oublier son désir pour d’autres chairs éprises dans l’ardeur
C’est dans sa ferveur capitale Que le péché devient infernal Tant d’instincts enflammés Tant de désertions emportées
La sanction de la vie dans un dernier exil Apporte la délivrance aux âmes futiles C’est l’écume des souvenirs, blanche et pure, Qui s’estompe dans des vapeurs obscures
L’avantage est le seul dessein envisagé pour eux-mêmes Détenu dans le piège du privilège, l'épreuve des emblèmes, Les caprices utopiques se dématérialisent dans l’indignité Jamais on aurait cru ces excellences autant imméritées
Le propre de l’émissaire qui se tient au-dessus de ce qu’il prêche Évolue dans la perte des idéaux qu’ont a jadis attribués à l’élite Souvent, la trahison devient la seule foi qui anime la conscience rêche Et chacun cache sa honte derrière un sourire que la méprise irrite
Quand la voix de Léviathan viendra à vous Sachez que c’est par ces mots qu’elle vous parlera À travers les marées, les tempêtes et les remous Votre désir toujours dans votre âme parviendra