Tu m'inspires tant d'idéal mais tant de crainte Je ne sais guère ce qui anime tes yeux Est-ce l'amour ou une rage presque éteinte ? Je ne sais plus si tes bonsoirs mourront adieux
Quand la foudre de clarté s'éclipse sans bruit Il n'y a qu'un sourire qui puisse, radieux, Dans l'âtre qui rugit au profond de mes nuits, M'éviter l'affliction de ton oeil périlleux
Le désarroi subjuguant ma conscience absente Trompe mes sens dans des ramures de névrose L'asthénie qui farde ma déception récente Coagule ma raison dans son flot morose
Est-ce torture de t'égarer de mon coeur ? Est-ce une joie de te lier à d'autres blessures ? Pour moi, c'est ainsi qu'un supplice inquisiteur Martyre, ton exil ulcère mes fissures
Cette mélancolie qui m'encense d'un mal Plonge mes yeux dans une marée infernale De houles fougueuses et d'écumes saumâtres Un orage de larmes aux spasmes noirâtres