Ô, j'aimerais boire ton coeur à même tes lèvres Pour en absorber tout le philtre de ta bonté Tu pourrais donc couvrir mon hydre de ta beauté Et de tous mes joyaux, t'improviser l'orfèvre
Tu pourrais polir mes gemmes souvent écorchées Ou tailler mes diamants de neige si franc, si froid Même si peu connaisse ma richesse de roi Tu pourrais fondre ton or à mon sceptre asséché
Mais quand viendra le temps de palper mon coeur de roc Ne le prend surtout pas comme une pomme qu'on croque Car, bien que ferme, il renferme d'étranges cités
Mon coeur est un onyx, l'égide de mon esprit Tendre et dur à la fois mais dispendieux est son prix; Seul un coeur pur pourra allier sa préciosité