Toi, mon frère, que j'ai souvent ramassé par terre Toi qui m'as laissé trop souvent avec un goût amer J'ai tant souffert de te savoir esclave d'une aiguille Encore je veux te soutenir et t'enlever ta béquille
Toi, ma sœur, que j'ai vu arpenter les trottoirs Toi qui a vendu ta chair dans les isoloirs J'ai tant pleuré de te savoir junkie et perdue Dans les bras d'inconnus où s'est éteinte ta vertu
Toi, mon chum, égaré quelque part dans le brouillard J'ai tant prié pour que tu retires ton foulard Toi qui a fais de la rue ta principale résidence Qui se la jouait low profile dans un gang en évidence
Toi, ma douce, qui ne rentrait plus du tout la nuit Toi qui me laissais dans le doute sans aucun avis Source des scénarios qui m'obsédaient tout le temps Tu as nourrie ma colère quand je t'ai crié : fou le camps!
Toi, maman, que j'ai souvent vu fondre en larme Toi qui croyais que j'avais vendu mon âme Merci d'être encore là pour moi malgré mes frasques Pardonne-moi même si aucune excuse ne les efface
Toi, papa, que j'ai si souvent déçu par mes actes Toi qui m'a si bien guidé avant que je détraque Merci pour tout ce que tu as accompli pour m'aider Pardonne-moi de ne pas avoir su comment t'aimer
Toi, mon fils, que j'ai abandonné le temps d'une peine Toi qui pleurais sachant que ton papa était au Pen J'espère que tu sais à quel point je t'aime mon garçon Pardonne-moi d'avoir été indigne de cette façon
Moi à moi-même que j'ai oublié pour quelques cachets Moi qui savait si bien manier le violon et l'archet Aujourd'hui, je viens sauver ma vie à Carignan Parmi d'autres toxicomanes, je vous fais mon bilan