Je ne suis qu'un homme qui constate ce qui ne va pas dehors Qui apprécie sa vie même si elle est remplie de tête de mort De sang qui ruisselle dans les rivières et de cauchemars affreux Je suis un homme sincère voilà pourquoi je vous fait cet aveux
J'ai souvent marché à contre sens, j'ai connu des impasses Le temps a défilé devant mes yeux sans que la faucheuse ne passe Je suis vivant, je suis de retour et je n'ai pas l'intention d'en rester là Ceux qui ont cru que je ne me relèverais pas vont détester ça
Je dis que notre monde est fabriqué par ce que l'on matérialise Dans nos pensées, dans notre coeur mais personne ne le réalise J'ai eu la vision d'un artiste qui brûlait les planches d'un grand théâtre Aujourd'hui, c'est moi qui jette des bûches dans la bouche de mon âtre
Je viens vous raconter comment un homme damné peut se sanctifier En laissant seulement la douceur d'une plume venir le chatouiller En écoutant une musique divine sous l'oeil de la pyramide, sans s'y fier Amplifié par les rayons de l'astre qui incendie les cieux, sans bafouiller
Je réponds à ceux qui ont voulu mettre un terme à mes rêves Ne croyez pas que votre présence à mes côtés mérite une trêve Grâce à vous, j'ai travaillé encore plus fort, encore plus longtemps Grâce à vous j'ai pu connaître les tréfonds de mon bon sens
J'ai connu un homme jadis qui en voulait à la terre entière Il injuriait le ciel, il crachait sur tout ce qui traversait ses frontières Cet homme n'est plus là aujourd'hui, du moins ce qu'il était Car cet homme, c'est moi qui ne comprenait pas, qui se battait
Contre moi-même, contre vous tous, contre la création complète Jusqu'à ce ma liberté s'évanouisse quelque part dans mon être À l'extérieur comme à l'intérieur, je ne voyais plus la lumière Et soudain un éclat de conscience est venu m'ouvrir son univers
C'est ce que je vous livre avec ces mots et ces rimes précieuses Sachez que votre propre vie peut être fascinante et délicieuse Il suffit de regarder dans un miroir pour témoigner du miracle La vérité sous l'oeil de la pyramide, de votre visage, non le simulacre