Je chante près de mon feu L’automne qui sur l’Alsace Endeuille les bois brumeux Sous le vent vivace. Moi, petit pâtre frileux, Qui fais au feu des grimaces, J’enlace mes doigts noueux.
Tandis que les vavasseurs Rougis de chaleur Au château en fête rient Car la fille à Monseigneur Qui vola mon cœur Cet octobre se marie.
A quoi bon être amoureux Sans florin dans sa besace. Lorsqu’on est un miséreux On cède sa place. C’est pourquoi, seul, j’aime mieux La beauté des grands espaces, Le vent qui sèche mes yeux.
Et, chantant près de mon feu L’automne qui sur l’Alsace Endeuille les bois brumeux Sous le vent vivace, Moi, petit pâtre frileux Qui fais au feu des grimaces, J’enlace mes doigts noueux.