Bon ! Ce jour est amène et ce ciel chaleureux. Ce tisserand gaiement sur la palme discute. Sur ce faîte, festif, cursif, ce martin flûte. Ce merle à huppe exulte, et l’air a l’air heureux.
Bien ! Tendre est ce baiser de la brise à mon front. Ce papillon se pose, évitant que son aile En frémissant dérange une langueur si belle, Et ce gecko lézarde lentement ce tronc.
Vrai ! Ce tableau me plaît de la plage qui dort, Du sable qui s’étend, du lagon qui s’étale Au pied du morne assis dans les cannaies égales, Haut gardien du gréement pacifique du port.
D’accord ! Calme est ma case et mon jardin serein. A l’ombre du manguier, oui, ma varangue est coite Et reçoit du bassin cette onde qui miroite Où, vaporeux, je flotte, indolent mascarin.
Certes ! Cette heure est faste à des pensers légers...
Cette paix n'est qu'intruse en cette ère morose Où le visage odieux de l'homme se nécrose.
Perçois-tu le galop des quatre messagers ?
Extrait de "La divine mascarade" (Ed. Ipagination, février)